DES DIRIGEANTS AYANT CONFIANCE EN L’AVENIR MAIS PLUS STRESSÉS

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Une étude de Malakoff Humanis s’est penchée sur la santé des dirigeants d’entreprise, un an après le début de la crise. Il apparaît que ces derniers sont plus stressés et fument davantage qu’avant mars 2020, une des bonnes nouvelles étant que leur niveau de confiance demeure élevé quant à l’activité de leur entreprise.

82 % des dirigeants de TPE/PME s’estiment en bonne santé et sont attentifs à leur mode de vie, 68 % pratiquant une activité physique, même légère (une demi-heure de marche, vélo, etc.), au moins une à deux fois par semaine. Sur le plan des addictions, si la consommation d’alcool et de psychotropes est respectivement en régression de – 7 % et de – 1 % par rapport à 2016, celle de tabac est en hausse de + 8 %, près d’un tiers de dirigeants s’adonnant à ce penchant. Si près d’un dirigeant sur dix s’est vu notifié un arrêt de travail dont presque un tiers était lié à la Covid-19, 30 % n’ont pas respecté l’intégralité de la durée.

Vis-à-vis des deux prochaines années, 74 % des décideurs sont confiants quant à l’activité de leur entreprise. C’est tout de même 7 % de moins que lors de la précédente édition du baromètre consacré à la santé des dirigeants. En revanche, la situation du pays inquiète grandement cette frange de la population car seulement un peu plus d’un tiers exprime leur confiance à cet égard. Sur l’échantillon interrogée, plus de la moitié des dirigeants fait face à une activité ralentie (43 %) ou à l’arrêt (10 %) tandis que 16 % annoncent qu’elle s’est accélérée. Depuis le début de la crise due à la pandémie, la proportion de dirigeants déplorant un manque de visibilité économique a été multipliée par deux, passant de 22 % en 2019 à 44 % au début de cette année. La part de ceux qui rencontrent des difficultés liées à la vente ou à la clientèle a plus que doublé, passant de 17 % en 2019 à 38 % aujourd’hui. Concernant la trésorerie, 30 % font face à des difficultés de cet ordre alors qu’ils n’étaient que 17 % en 2019. 28 % rencontrent des problèmes à organiser le travail à cause des mesures liées à la Covid-19. De plus, 27 % indiquent avoir des difficultés en lien avec les fournisseurs et 15 % font part de complications avec leurs salariés.

Stress, fatigue, humeur changeante

L’état physique et psychologique des dirigeants en a pris un coup depuis mars 2020. Ainsi, 48 % font part d’une montée du stress, 42 % ont relevé que la crise avait un impact négatif sur leur humeur et 37 % ont constaté une plus grande fatigue. Les effets de la crise ont entraîné une prise de poids chez 32 % des dirigeants, un sentiment d’isolement chez 29 %, des insomnies auprès de 28 % d’entre eux et une recrudescence de certaines conduites addictives pour 20 %. La crise est aussi venue compliquer la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle : 34 % expriment des difficultés sur ce plan tandis qu’ils étaient 30 % dans cette situation en 2019.

En termes de services opérationnels pour leur santé, 45 % des dirigeants d’entreprise seraient intéressés par un check-up santé, 35 % accepteraient une aide sociale ou financière et 34 % tomberaient d’accord sur une aide à la prise en charge de proches en difficultés ou en situation d’aidant. Près d’un tiers seraient prêts à utiliser des services coupe-fil en vue d’accéder plus rapidement à des professionnels de santé. Une aide à l’amélioration du sommeil tenterait 24 % des décideurs d’entreprise et un service de gestion du stress serait utilisé par 23 % d’entre eux mais seulement 17 % seraient disposés à faire appel à une ligne d’écoute psychologique pour dirigeants. Afin de recevoir un appui dans leurs fonctions, 35 % se tourneraient vers un accompagnement juridique (assistance juridique, fiscale, conformité, droits des associés, rémunération,). La possibilité de disposer d’un service de coaching afin d’être plus performant dans leur fonction est moins plébiscitée, 21 % trouvant cette offre intéressante.

96 % des entrepreneurs estiment que l’état de santé de leurs salariés peut avoir des répercussions sur la performance de leur entreprise. Ils sont 82 % à considérer que leur entreprise se préoccupe beaucoup des situations individuelles de fragilité que peuvent rencontrer certains de leurs salariés. Du reste, 77 % pensent que c’est le rôle de l’entreprise de proposer des solutions dans le but de prévenir et de réduire les risques psychosociaux des salariés. Ce sont les obligations légales qui retiennent leur attention. Sur ce chapitre, 88 % des entreprises ont mis en place ou sont en train d’instaurer une couverture sociale répondant aux besoins des salariés, 80 % agissent sur la prévention des risques d’accidents du travail et des risques professionnels et 75 % interviennent pour l’amélioration de la qualité de vie au travail de leurs salariés. Enfin, si 41 % des entreprises proposent à leurs équipes une aide à la reprise du travail suite à un arrêt maladie de longue durée, un peu plus d’un quart (27 %) disposent d’un accompagnement psychologique de leurs salariés pour lutter contre les risques psychosociaux.

* Etude menée par CSA pour Malakoff Humanis auprès de 800 dirigeants d’entreprise de moins de 250 salariés du secteur privé (hors agriculture) via des entretiens téléphoniques réalisés du 22 février au 10 mars 2021 selon la méthode des quotas au regard des variables de sexe et d’âge du dirigeant ainsi que du secteur d’activité, de la taille et de la localisation géographique de l’entreprise.
Source : Geneviève Allaire pour PLANETE CSCA (05/05/2021)