LES EFFETS DE LA CRISE SUR LA COMPLÉMENTAIRE SANTÉ ET LA PRÉVOYANCE

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Le courtier Verlingue s’est livré à une analyse des conséquences de la crise sanitaire sur ses portefeuilles frais de santé et prévoyance* en 2020 et dresse les perspectives pour 2021 sur ce plan.

Report d’interventions médicales non urgentes, périodes de confinement, accroissement des téléconsultations, autant de faits qui ont eu des répercussions sur la consommation de soins et de biens médicaux l’an dernier. Le résultat en est une diminution du recours aux soins marqué, sur le portefeuille de Verlingue, par une baisse du montant déboursé pour les prestations de – 9,7 %.
Plus précisément et par rapport à l’année précédente, la consommation a baissé de – 36 % en mars, de – 67 % en avril et de – 26 % en mai 2020 sur le portefeuille santé de Verlingue, c’est-à-dire pendant le premier confinement. En juin, avec la reprise de conditions de vie plus normales, les patients sont retournés chez les professionnels de santé ou dans les établissements hospitaliers, Verlingue ayant observé un rebond de la consommation de + 9 %. Ce mouvement se précise en septembre (+ 7 % de consommation), en novembre (+ 4 %) et en décembre (+ 8 %), bien que le second confinement soit entré en vigueur début novembre.

Si l’on se reporte aux différents postes, ceux ayant subi les baisses les plus importantes d’une année sur l’autre sont l’optique (- 16 %) et les hospitalisations (- 13 %). Sur ce dernier poste, si Verlingue a observé une diminution des actes, il a enregistré une hausse du coût moyen des frais de séjours(+ 5 %) et de la chambre particulière (+ 3 %). Toutefois, il faut tenir compte de la réforme du 100 % Santé qui a eu des effets sur trois postes : l’optique, le dentaire et les audioprothèses.  Sur le portefeuille santé de Verlingue, le nombre d’actes de téléconsultation a été multiplié par 36 l’an dernier en honoraires et les consultations de psychologues étaient aussi en hausse mais ce phénomène est observé avant même le démarrage du premier confinement.

Côté prévoyance, la hausse des arrêts de travail a eu pour conséquence de faire grimper les prestations réglées en 2020 de + 8, 5 % sur le portefeuille de Verlingue. Les arrêts maladie de courte durée ont crû de + 43 %. Parallèlement, les accidents du travail ont reculé d’environ – 11 %. Si l’on compare 2019 à 2020, la proportion d’arrêts de travail a augmenté de + 173 % en mars, de + 34 % en septembre, de + 55 % en octobre et de + 73 % en novembre, autrement dit un pic des arrêts de travail lors de la deuxième quinzaine de mars suivie d’une légère baisse puis une remontée importante pendant les derniers mois de l’année. Toutefois, en mars, nombreux sont les arrêts de travail qui n’ont pas été indemnisés par les assureurs lorsque ceux-ci ne relevaient pas de la maladie (arrêts pour garder les enfants, par exemple). Concernant les arrêts supérieurs à 30 jours, entre 2019 et 2020, ceux-ci ont augmentéde + 22 %. Mois par mois, c’est à nouveau le mois de mars qui a vu les prestations à régler augmenter le plus (+ 110 %) puis le mois de novembre (+ 72 %).

2021 et après

Pour les gestionnaires de régimes frais de santé et les porteurs de risques, 2021 sera, elle aussi, tout-à-fait atypique en termes de consommation. Selon l’étude de Verlingue, la consommation d’actes chirurgicaux et de certains actes médicaux devrait augmenter cette année à cause du report d’actes non réalisés en 2020. A cela s’ajoute la poursuite de la montée en puissance du 100 % Santé qui entraînera une hausse de la consommation sur les postes concernés. Celle-ci devrait se chiffrer à une dépense de + 1,5 % sur les régimes frais de santé.

Autre effet qui vient peser sur les régimes, celui de la taxe COVID, instituée par la loi de financement de la Sécurité sociale 2020 (rétroactivement, donc) à hauteur de 2,6 % des cotisations au titre d’une moindre consommation des ménages survenue en 2020. Cette taxe est reconduite en 2021 à hauteur de 1,3 % mais son taux est susceptible d’être revu en fonction de la situation.

Pour ce qui est de la prévoyance, Verlingue évalue entre + 8 % et + 12 % l’impact de la crise sanitaire sur les prestations d’arrêts de travail en 2021. Il faudra également voir si l’allongement de la durée des arrêts de travail se poursuit.

Enfin, tant en santé qu’en prévoyance, la portabilité devrait être en hausse car le nombre de plans sociaux devrait s’accroître dans les entreprises. En effet, lorsque les aides de l’Etatcesseront, une hausse des défaillances est redoutée, ce qui entraînera une augmentation des personnes prises en charge par les régimes complémentaires au titre de la potabilité.

* Données d’environ 800 000 bénéficiaires issues du portefeuille Verlingue au 31 décembre 2020 et comparées à celles de 2019 sur les prestations remboursées au titre des contrats frais de santé collectifs d’entreprises et sur les arrêts de travail ouverts au titre des contrats de prévoyance collectifs d’entreprises gérés par Verlingue.
Source : Geneviève Allaire pour PLANETE CSCA (30/03/2021)