IMPACT LIMITÉ DE LA COVID SUR LES POLITIQUES DE MOBILITÉ INTERNATIONALE

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Selon une étude du groupe Siaci Saint-Honoré, la mobilité des salariés à l’international s’est globalement maintenue malgré les perturbations induites par la Covid-19, mais la notion de responsabilité sociale et sociétale des entreprises vis-à-vis de leurs salariés s’en trouve accrues.

Au vu des résultats de cette étude, Frédéric Van Roekeghem, directeur exécutif de MSH International, estime que “ Malgré une crise sanitaire qui perdure, nous constatons que la quasi-totalité des entreprises interrogées conservent une vision à long terme qui place la mobilité internationale de leurs salariés au cœur de leurs stratégies de développement. La Covid-19 a développé un nouveau sens de leur responsabilité sociale et sociétale en matière de mobilité internationale. Si le développement de nouvelles formes de mobilités n’est encore qu’à ses balbutiements, les entreprises veillent désormais de plus en plus à garantir la santé et la sécurité de leurs salariés mobiles ”.

Si le contexte de la crise complexifie l’ouverture à l’international, les entreprises tournées vers les marchés extérieurs conservent toutefois leur optimisme quant à leur développement à l’étranger, selon cette étude. Ainsi, 89 % des entreprises pensent que l’activité du secteur sur lequel elles travaillent va progresser ou rester stable à l’international et 85 % anticipent la hausse ou le maintien de leur chiffre d’affaires à l’étranger en 2021. La crise a réfréné certaines entreprises vis-à-vis de l’expatriation des salariés mais ce n’est pas le cas de toutes les structures. 34 % ont réduit la “ voilure ” sur ce plan, là où 63 % ont maintenu leurs salariés en mobilité internationale et 3 % ont même accru cette population.

Pour ce qui est de la durée de la mobilité des salariés l’international, 78 % l’ont maintenu telle que décidée au préalable, 14 % l’ont réduite et 5 % l’ont augmenté. En effet, pour ces entreprises, le développement passe par une politique active de mobilité internationale car 92 % considèrent que ce mode de travail est nécessaire pour fidéliser et faire monter les talents de l’entreprise en compétence et 83 % pensent qu’il fait partie intégrante de la stratégie de développement de l’entreprise en 2021. Face à la crise, cette politique doit même être soutenue afin de favoriser la relance économique pour 94 % des entreprises.

Cependant, 59 % jugent que la crise Covid-19 a renforcé les responsabilité sociales et sociétales des entreprises vis-à-vis des salariés expatriés. Cette évolution se traduit par la nécessité d’une plus grande information en amont du salarié sur les risques possibles à l’étranger pour 76 % des entreprises, ainsi que par le recours à des solutions adaptées sur la sécurité des collaborateurs (bilans de santé ou de pré-expatriation, par exemple) pour 63 % des structures.

De même, 32 % des dirigeants portent davantage d’attention à l’obligation de rapatriement et de reclassement en cas de retour dans le pays d’origine et 18 % sont plus attentives à ce que les droits, en particulier par rapport à la retraite, soient maintenus après une phase de mobilité internationale.
2021, année de révision des politiques de mobilité

Dans les faits, 2021 sera marquée par une politique de révision de l’envoi de salariés à l’étranger pour la moitié des entreprises parce que les contraintes sanitaires, la limitation des déplacements et les impacts économiques se révèlent être des freins. Toutefois, beaucoup de structures veulent rester sur le même rythme d’expatriation car seulement 26 % des dirigeants envisagent de favoriser des séjours plus courts mais plus fréquents à l’étranger et une proportion limitée (19 %) voudrait mettre en avant le commuting, consistant à travailler la semaine à l’étranger et à revenir chez soi le week-end.

Autre solution transitoire pour permettre aux salariés de travailler à distance avec des pays étrangers, le télétravail. Plus précisément, un collaborateur travaillerait en France pour l’étranger et se rendrait dans le pays concerné plusieurs fois par an.

Enfin, la crise a fait prendre conscience aux décideurs de la nécessité d’équiper les salariés mobiles à l’international de la garantie évacuation sanitaire en cas de risque systémique ou de pandémie, 69 % des entreprises reconnaissant cette protection comme indispensable. Autres pans de la politique RH devenues incontournables vis-à-vis de la mobilité internationale au vu de la crise, la communication par l’employeur sur la mise en place de plans d’urgence spécifiques face au risque de nouveaux épisodes pandémiques (72 % des entreprises l’estiment indispensable) et la mise à disposition de solutions digitales de télémédecine et de téléconsultations psychologique (59 % des entreprises considèrent ces outils comme primordiaux).

*Etude réalisée sur système Cati (Computer Assisted Telephone Interview) du 03 du 15 mars 2021 par Opinion Way pour Siaci Saint-Honoré auprès de 64 entreprises présentes à l’international.
Source : Geneviève Allaire pour PLANETE CSCA (27/04/2021)