LE RISQUE D’IMAGE, PRÉOCCUPATION DE PLUS EN PLUS GRANDE DES ENTREPRISES

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Difficile à assurer car immatériel, le risque d’imagepréoccupe de plus en plus les entreprises, selon une étude* de Gras Savoye Willis Towers Watson (GSWTW). En particulier, les réseaux sociaux peuvent transformer très rapidement l’image d’une entreprise.

Le cabinet de conseil et de courtage relève que les pertes liées à la réputation des entreprises ont poursuivi leur progression au cours de la dernière décennie, à tel point que c’est devenu une menace très réelle pour les entreprises et qu’en cas de sinistre, les répercussions peuvent être très importantes, un seul événement pouvant démanteler la réputation d’un acteur. Des événements qui peuvent aussi avoir des conséquences sur la réputation de tout un secteur. Tel a été le cas de l’effondrement d’un immeuble dans les faubourgs de Dacca, la capitale du Bangladesh, en 2013 qui a provoqué la mort de 1 127 ouvriers de l’industrie textile et a provoqué un nombre élevé de blessés. Un drame qui a mis en évidence la nécessité de réformer les conditions de travail dans ce pays.

Garret Gaughan, directeur de P & C Hub Global Markets chez Willis Towers Watson, estime que“la compréhension des risques de réputation peut considérablement améliorer la façon dont les entreprises sont capables de quantifier la valeur immatérielle”. Selon l’enquête réalisée par GSWTW, 79,5 % des personnes interrogées pensent qu’il faudra accorder davantage d’attention au risque de réputation lors des cinq prochaines années et qu’il faudra mettre plus l’accent sur ce risque qu’aujourd’hui.
Parmi les problèmes découlant d’une atteinte à l’image, 86 % estiment que la perte de revenus et la réduction du nombre de clients représentent les aléas les plus importants auxquels doit faire face une entreprise confrontée à cette situation. De plus, respectivement 61,5 % et 56,5 % des responsables des risques en entreprise considèrent la perte de personnel et la perte d’attractivité de l’entreprise en tant qu’employeur suite à un incident de ce type comme un problème essentiel. Ceci s’explique parce qu’au moment de choisir un employeur, les collaborateurs recherchent plus qu’auparavant une similitude à leur propre vision quant à l’éthique et aux valeurs véhiculés par l’entreprise. En outre, 29,5 % des dirigeants et gestionnaires de risques perçoivent l’atteinte de l’image comme susceptible d’avoir des impacts sur la chaîne d’approvisionnement et 33 % ont cet avis par rapport à l’activité des investisseurs.

Autre point saillant de cette enquête : le manque d’outils pertinents pour lutter contre l’atteinte à l’image. Ainsi, 59,5 % des spécialistes des risques d’entreprise ont indiqué qu’il y avait un manque d’outils capables d’analyser clairement l’évolution de la réputation des entreprises et 51 % ont signifié l’absence de bases de données fiables dans le but d’évaluer l’image d’une entreprise. De son côté, GSWTW estime que les outils, les méthodologies et les produits d’assurance actuellement à la disposition des entreprises dans ce registre avaient du mal à s’adapter en raison des évolutions constantes du monde numérique.
Bientôt un nouvel outil

Fort de cet enseignement, Laurent Bonnet, directeur des activités Alternative Risk Transfer Europe de l’Ouest, annonce que le cabinet de conseil et de courtage est en train de concevoir une solution dédiée : “Willis Towers Watson lancera bientôt une solution de transfert de risque pour ce risque jusqu’alors non assurable. Nous pensons que cette approche combinée permettra de fournir des solutions de risque d’image répondant aux besoins de nos clients.” GSWTW prépare cette nouvelle offre avec POLECAT, acteur spécialiste des données liées à la réputation. Elle consistera en une plateforme qui permettra aux entreprises de surveiller les menaces en temps réel et de leur fournir des analyses de données par rapport à ces risques et à leurs enjeux, tout en les comparant à d’autres entreprises du même secteur.

*Etude réalisée auprès de 200 gestionnaires et dirigeants des risques d’entreprises internationales
Source : Geneviève Allaire pour PLANETE CSCA (le 1er mars 2021)