SUCCÈS EN DENTAIRE, ÉCHEC EN OPTIQUE : HENNER SE PRONONCE SUR LE 100 % SANTÉ

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Dix mois après la mise en application du 100 % Santé, Henner estime que le nouveau dispositif est largement utilisé en dentaire mais s’avère un échec en optique. L’opinion du courtier repose sur une étude* qu’il a menée à partir de son portefeuille santé collective.

Au début de cette année, le tarif de 14 types de prothèses dont huit pour le panier 100 % Santé et six pour le panier aux tarifs maîtrisés a été plafonné en dentaire. Chez les assurés gérés par Henner en complémentaire santé, les couronnes dentaires correspondant à des paniers aux tarifs encadrés ont représenté 55 % des couronnes posées. Parmi ces dernières, 37,5 % faisaient partie du panier 100 % santé. Au vu de ces résultats, Henner considère le 100 % Santé en dentaire comme la « preuve du succès du dispositif auprès des patients ». Autre point positif du point de vue du courtier, le fait qu’il ait permis de développer la facturation de couronnes provisoires.

Pour rappel, la réforme a instauré trois paniers de soins prothétiques en dentaire : un panier 100 % Santé (prothèses intégralement remboursables), un panier aux tarifs maîtrisés (prothèses dentaires à des prix plafonnés) et un panier aux tarifs libres (reste-à-charge plus élevé pour le patient).

Dans l’appropriation de la réforme par les assurés, Henner relève des disparités selon les régions. C’est dans les Pays de la Loire, en Bretagne et en Bourgogne qu’il a été fait le plus appel au panier 100 % Santé en dentaire, avec respectivement 53 %, 51 % et 50 % des prothèses posées. A contrario, l’Ile-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d’Azur ont le plus opté pour les tarifs libres, avec respectivement 63 %, 44 % et 42 % des prothèses faisant partie de ce panier. Henner explique ces écarts par « les différences de coûts de la santé d’une région à l’autre ».

Plus l’on avance en âge, plus l’on a tendance à choisir le panier sans reste-à-charge en dentaire. En effet, il a trouvé preneur auprès de 42,5 % des 55-64 ans quand bien même cette classe d’âge n’a représenté que 25 % des personnes s’étant fait poser des prothèses de janvier à août, toujours selon les résultats du portefeuille d’Henner.

A l’inverse, le 100 % Santé en optique est loin d’avoir ‘’fait mouche’’ pour le spécialiste de l’assurance de personnes. Patricia Pengov, directrice technique et actuariat du groupe Hennerpointe deux raisons à cet échec : « Le prix des lunettes, contrairement au dentaire, est déjà largement négocié par des réseaux de soins. Mais il s’explique également par l’attention portée à l’esthétique des lunettes ».

Selon l’étude, que ce soit pour les verres simples, complexes, très complexes ou pour les montures, peu d’assurés ont choisi le 100 % Santé. Il représente moins de 1,5 % des achats de verres et seulement 1,45 % des achats de montures. En optique, le panier 100 % Santé donne accès à des montures dont le tarif est inférieur ou égal à 30 € et à des verres de classe A.

Source : Geneviève Allaire pour PLANETE CSCA (25 novembre 2020)

Etude menée entre janvier et août 2020 à partir du portefeuille santé collective d’Henner comptant 1 350 000 personnes et sur la pose de 38 000 couronnes et l’achat de 125 000 paires de lunettes.